Un nouveau chapitre commence....

La lune était haute dans le ciel, les étoiles brillaient de mille feux en cette nuit calme. Malgré la légère brise qui soufflait, l’atmosphère était pesante…
Longtemps assisse devant son secrétaire la plume à la main, Terranis était restée à regarder l’étendue blanche du parchemin qu’elle avait sous la main. Elle avait pesé le pour et le contre, et sa décision fut dure à prendre, mais elle devait en passer par là, elle le présentait pour voir s’étendre pleinement ses ailes, et rayonner dans ce monde.
L’enchanteresse prit une profonde inspiration et commença à faire danser dans des courbes et des déliés la pointe de sa plume sur le vélin.

Citation :: Chers compagnons d’armes, mes amis,

C’est avec un certain pincement au cœur que je vous quitte…
Craignant des adieux déchirants c’est cette nuit que je prends mon départ. Beaucoup d’entres vous penseront peut-être que j’ai des choses à me reprocher…sans doute, personne n’est tout blanc…ou tout noir, et on l’apprend à ses dépends bien souvent.

Ce n’est pas un adieu définitif, je ne quitte pas ce monde pour partir à la recherche d’une nouvelle contrée inexplorée, et sans doute croiserais-je nombres d’entres vous dans mes promenades citadines. Ce n’est qu’un au revoir…j’en suis convaincue.

Mais l’appel de la liberté….non c’est plus fort que ça, l’amour m’appelle, craignant de retrouver une incompréhension, je préfère partir avant que tout devienne plus compliqué.

Je vous embrasse tous de tout mon cœur.

Elfiquement vôtre.

Terranis.

P.S : Leguedois veille bien sur Bounou maintenant que je serais plus là…essaye de l’éduquer, qu’il ait des manières….un peu plus civilisées ! Je compte sur toi, tu vas me manquer mon ami !
P.S.1 : Brouty, je te laisse les comptes…bon courage, je sais que tu t’en sortiras comme un chef ! Tu as déjà prouvé à de nombreuses reprises que ta place d’officier est bien méritée ! Continue, petit Gobelin !
P.S.2 : Luigi…ooh Luigi c’est avec un véritable déchirement que je te quitte mon compagnon elfique…c’est un nouveau coup de poignard que je t’assène, et j’espère qu’un jour tu me pardonneras. Terranis, princesse du clan de la Lune de la Forêt d’Eldalòtë.
P.S.3 : Barnette, Butterfly, Drazilla…Vous allez me manquer…surtout rester vous-même quoiqu’il arrive ! Je vous embrasse affectueusement, et espère vous revoir dans de meilleures circonstances.

Elle parapha son message, le cacheta et le déposa bien en vue devant le miroir de sa coiffeuse. La petite elfe essuya d’un revers de sa main les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Elle reprit une profonde inspiration et souffla. Libérant un peu de sa tristesse, et ne pouvant se laisser aller pour le moment, elle prit le paquet sommaire qu’elle avait préparé un peu plus tôt dans la journée.

C’est avec la plus grande discrétion qu’elle se glissa dans l’ombre qu’offrait le couloir. Elle n’eut pas le reflexe de regarder les alentours, après tout elle n’était pas en mission…Mais encore dans une demeure amie, et elle n’aurait jamais soupçonnée qu’on l’épiait. Dissimulé dans l’ombre que lui offrait sa chambre, par l’ouverture d’une des chambres, une paire d’yeux luisaient et observait l’étrange comportement de l’elfette. Et c’est en voyant le paquet qu’elle transportait que l’idée d’une fugue traversa l’esprit de cet espion. Serrant les points pour dissimuler sa colère et sa tristesse, cet être allait attendre le bon moment pour agir…
Jamais il n’aurait cru Terranis capable d’une telle félonie…il faut croire qu’il ne la connaissait pas aussi bien qu’il l’aurait imaginé.

Retournant près de sa fenêtre qui par chance donnait sur l’extérieur vers la forêt dans appréciée de l’elfe, cet être la regarda s’éloigna furtivement, se noyant dans les ombres, vers le Nord…vers Eldalòtë…un retour aux sources, il espérait…

Les jours passèrent et le départ en avait bouleversé plus d’un. Mais le plus marqué était Bounou…qui sombrait peu à peu dans un mutisme. Leguedois avait tout fait pour tenter de lui rendre le sourire, Terranis ne pouvais pas être définitivement partie…pas comme ça…ça ne lui ressemblait pas. Mais plus les jours passèrent, plus les paroles de Leguedois sonnaient faux… Jusqu’au jour où…